Le chant de la terre
Le long chemin franchit un vieux pont ancestral,
Et longe des chalets aux balcons en échelle.
C¹est un ancien hameau avec son four banal
Habillé de fleurs rouges jusque sur sa margelle.
Après un abreuvoir mal posé et bancal,
Nervuré par le gel, se tient une chapelle,
Tapie juste à côté d¹un long mur féodal.
Dans cet enclos, se tient une croix solennelle.
Ensuite le sentier devient plus végétal :
Le bas côté feuillu porte un beau plan d¹airelle
A l¹allure élevée sur son bois vertical ;
Tout à côté, énorme, pousse une chanterelle.
En quittant la forêt, les pas d¹un animal
Recouvrent les abors d¹un pied de soldanelle.
Rêveurs et solitaires, mes pas, depuis le val,
Enfoncent dans la neige et sa paix éternelleŠ
Ou bien
Le long chemin franchit un pont artisanal,
Et longe des chalets puis un Christ qu¹on flagelle.
C¹est un ancien hameau avec son four banal
Habillé de fleurs rouges jusque sur sa margelle.
Après un abreuvoir mal posé et bancal,
Nervuré par le gel, se tient une chapelle,
Tapie juste à côté d¹un sapin vertical..
Dans un petit enclos, un caveau m¹interpelle.
Ensuite le sentier devient plus végétal :
Le bas côté feuillu porte un beau plan d¹airelle
A l¹allure élevée sur un beau piédestal ;
Tout à côté, énorme, pousse une chanterelle.
En quittant la forêt, des traces d¹animal
Recouvrent les abors d¹un pied de soldanelle.
Rêveurs et solitaires, mon pas plus optimal,
Enfonce dans la neige et sa paix éternelleŠ
JEAN GIONO